Les quatre tribunes originelles du stade Vélodrome portent le nom de marseillais célèbres : l’athlète Jean Bouin, le cycliste Gustave Ganay, le boxeur Raymond Grassi (virage Nord) et l’échevin Nicolas Roze dit le Chevalier Roze (virage Sud). La tribune du virage Nord a été rebaptisée sous l'impulsion des supporters tribune Patrice de Peretti, en hommage à ce supporter hors du commun.
| Jean Bouin (Marseille, 21 décembre 1888 - Xivray (55), 29 décembre 1914). Athlète. Tôt entré à l’école professionnelle des mécaniciens de la marine, Jean Bouin se passionna pour les exploits des vedettes sportives locales et à 15 ans, participa à la fondation du Phocée Club avec lequel il connut ses premiers succès de course à pied. Athlète puissant doté d’une capacité thoracique peu commune (7 litres), il est avec Jules Ladoumègue et Michel Jazy l’un des plus célèbre coureur à pied de l’athlétisme français. Il fut quatre fois consécutives vainqueur du championnat de France de cross-country (1909-1912) et remporta trois fois le cross international des Cinq Nations (1911-1913). Battu d’une poitrine au 5000 mètres des Jeux Olympiques de Stockholm (12 juillet 1912) par Hannes Kolehmainen, il établit un an plus tard (6 juillet 1913) le record du monde de l’heure avec 19,021 km (performance qui restera record de France pendant plus de 40 ans). Mobilisé comme caporal en 1914, il fut tué par un éclat d’obus à la tête lors d’un assaut dans le secteur de Saint-Mihiel. Un stade, une statue et un mémorial de course à pied perpétuent son souvenir dans la ville.
| | Gustave Valentin Ganay (Marseille, 21 mars 1892 - Paris, 23 août 1926) Coureur cycliste. Ouvrier électricien de métier (il fut pendant quelques années électricien à l’Alcazar), Gustave Ganay remporte ses premiers succès avec le Vélo-club Phocéen vers 1910-1911 (grand circuit de Manosque). Sa carrière naissante est longuement interrompue par le service militaire et la guerre de 1914-1918. Il renoue avec le succès en 1919 (course Paris-Lyon) et opte pour la piste et le demi-fond en 1921. Il devient une des vedettes de la spécialité à Paris, en Italie, aux Etats-Unis. Deuxième du championnat du monde à Turin en 1926, il endosse le maillot de champion de France de demi-fond et meurt peu après d’une chute à 80 km/heure sur la piste du Parc des Princes. L’émotion des marseillais à l’annonce de sa mort fut considérable et ses funérailles grandioses.
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| Raymond Grassi, dit Ray Grassi (Marseille, 5 mai 1930 - 6 décembre 1953). Boxeur amateur, remarquable puncheur, devenu professionnel en 1951, il remporte contre Maurice Forni, le 28 novembre 1952, aux arènes du Prado, le championnat de France des poids-plumes. Il meurt un an plus tard des suites d’un combat contre son challenger, l’algérien Mohammed Chichaoui. Sa statue, grandeur nature, en tenue de combat, orne sa tombe au cimetière Saint-Pierre. Patrice de Peretti, dit "Depé", (Marseille, 1971 - Marseille, 2000)découvre l'OM et la nouvelle ambiance du stade vélodrome au cours de la saison 87/88. Il intègre le groupe des South Winners récemment constitué et est présent sans faillir sur tous les stades d'europe où joue l'OM, quelque soit la distance. Il devient rapidement un des leaders inconstestés du groupe. En 89, lors d'un match de l'OM contre l'AEK Athenes, s'inspirant de l'attitude d'un petit noyau de supporters grecs, il décide de soutenir désormais son club torse nu quel que soit la température extérieure, une attitude qui devient sa marque et permet de l'identifier partout. Il quitte les winners en 1994 pour fonder le groupe des MTP au sein du virage Nord. Comme il l'avait fait chez les Winners, il y développe des valeurs d'humanité, de soutien et de solidarité qui vont au delà de la simple action de supporter. Reconnu, apprécié et respecté, il décède prématurément le 28 juillet 2000. | | Nicolas Roze, dit le chevalier Roze (Marseille, 25 septembre 1675 - 2 septembre 1733) fils et frère d’honorables négociants, il prit d’abord part aux affaires familiale. En 1702, il se rend à Alicante comme correspondant de son frère; on est en pleine guerre de Succession d’Espagne. Nicolas se distingue à la défense d’Alicante contre les bavarois, puis à la bataille d’Almanza. Blessé et fait prisonnier, il rentre à Marseille en 1707. Ses hauts faits militaires lui valent d’être fait chevalier de Saint-Lazare, ce qui lui confère la noblesse personnelle. Il achète une propriété à Bonneveine et reprend ses activités commerciales. En 1716, la protection de Joseph Maillet, consul de Morée, lui permet d’obtenir le poste de consul à Modon où il découvre ce qu’est une épidémie de peste. Entré en conflit avec l’ambassadeur à Constantinople, le marquis de Bonnac, il doit revenir une fois de plus à Marseille au printemps 1720, à la veille de l’apparition de la grande peste. nommé capitaine du quartier de Rive-Neuve, il y crée un hôpital pour les pestiférés, organise le ravitaillement, engage tous ces biens pour trouver du blé. A la tête d’équipes de forçats, mis à sa disposition par le commandeur de Langeron, il dégage le 16 septembre la place de Lenche de tous les cadavres qui y étaient amoncelés et qui sont entassés dans les casemates du rempart près de la Tourette. Cette opération contribue à arrêter le développement de l’épidémie ; elle a inspiré une grande peinture de De Troy popularisée par la gravure. La modestie du chevalier Roze l’empêcha de faire valoir ses mérites. Il fut nommé en 1723 gouverneur de Brignoles et mourut 10 ans plus tard, oublié de ses concitoyens.
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